Robert Etienne, author of The daily life in Pompeii died last January. Here follows his obituary, published by Le Monde:
Spécialiste du monde romain antique, l’historien Robert Etienne est mort à Bordeaux, le 4 janvier [2009], à l’âge de 87ans. Né à Mérignac (Gironde) le 18 janvier 1921, ce fils de sous-officier de cavalerie et d’une directrice d’école conserva sa vie durant les usages de son milieu d’origine. Il en assumait avec ostentation – et un certain panache – les codes. Préférant être le premier dans sa ville qu’un second à Paris, Robert Etienne fit l’essentiel de sa carrière à Bordeaux. Il ne fréquenta Paris (le lycée Louis-le-Grand, la faculté des lettres, l’École normale supérieure, enfin, en1942) que le temps d’obtenir un diplôme de l’École pratique des hautes études (1945) et l’agrégation d’histoire (1946). Et s’il fait ses premières armes d’enseignant au lycée de Nîmes (1946) avant d’intégrer l’École française de Rome (1947), il regagne Bordeaux comme assistant à la faculté des lettres dès 1949. Hormis pour les nombreux chantiers archéologiques auxquels il participe, il reste indéfectiblement fidèle à la capitale d’Aquitaine, dont il devient l’une des figures universitaires marquantes.
Pendant près de quarante ans (jusqu’en 1988), Robert Etienne s’attache à l’université Michel-de-Montaigne Bordeaux-III, y exerçant tant sa charge d’enseignant – il occupe de 1961 à 1988 la chaire d’histoire romaine – que des postes administratifs. Son attachement à la ville lui vaut du reste de recevoir son épée d’académicien – il succède le 18 juin 1999 à Roland Martin à l’Académie des inscriptions et belles lettres – au Grand Théâtre de la ville des mains du maire, Alain Juppé. Ses champs de compétence allaient de l’archéologie romaine (des mondes africain, lusitanien, gaulois ou dace) à l’histoire politique des premiers siècles avant et après Jésus-Christ, en passant par la circulation commerciale dans l’empire ou l’expression provinciale du culte impérial, avec l’appui de la numismatique comme de l’épigraphie notamment. Si sa thèse de doctorat, publiée dès sa soutenance, en 1958, consacrée au Culte impérial dans la péninsule Ibérique d’Auguste à Dioclétien, comme ses nombreux rapports de fouilles restent réservés aux spécialistes, le grand public a su faire le large accueil que méritent les œuvres de vulgarisation de Robert Etienne, de sa classique Vie quotidienne à Pompéi (Hachette, 1966, sans cesse rééditée), à sa biographie de Jules César (Fayard, 1997), de son manuel sur Le Siècle d’Auguste (Armand Colin, 1970) à ses contributions aux collections «Archives» (Les Ides de mars, Gallimard, 1973) et «Découvertes» (Pompéi, la cité ensevelie, 1987). Cet érudit courtois et bon vivant consacra, à plus de 80 ans, un savoureux triptyque à la gastronomie antique, où le vin, les salaisons et sauces de poisson, l’huile enfin sont lus comme Trois clés pour l’économie de l’Hispanie romaine [De Boccard, Paris, 2000].
Philippe-Jean Catinchi, Le Monde, 8 janvier 2009, p. 20.
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